Qui a dit que le cinéma français manquait d'ambition ? Bon déjà, certainement pas moi. Mais s'il fallait montrer un seul film à ces idiots pour qui le cinéma français n'est qu'un truc avec des bourgeois blancs discutant mollement dans des intérieurs de bourgeois blancs, ce serait bien celui-là.

Mi-drama mi-fantastique, ce second film de Léa Mysius (après un intéressant mais bancal Ava) multiplie les pistes narratives, joue avec les différentes temporalités, accumule les voyages spatio-temporels et ne craint aucunement d'en montrer les paradoxes - bon, on n'est pas non plus dans Terminator mais le petit twist de fin de film (ainsi que le plan final) ont cela de fascinant qu'ils sont clairement ancrés dans un genre dans lequel le cinéma français devrait verser plus souvent et plus franchement : c'est-à-dire le fantastique. Ici, une petite fille à l'odorat particulièrement développée pouvant voyager dans le temps rien qu'en reniflant certaines odeurs...sacrée idée de scénario, soit dit en passant !

Alors même si tout n'est pas parfait (notamment au niveau de l'interprétation et de certaines), c'est constamment stimulant et audacieux. Donc j'applaudis fort des deux mains.
Et le morceau de fin est superbe (note pour moi-même : il s'appelle "Cuatro Ventos" par une certaine Danit, il faut absolument que je mette la main dessus).