Charles Asselin’s review published on Letterboxd:
69/100
Je dois être honnête: je trouve que le cinéma québécois en ce moment fait dur pas mal. Avec les films de vedettes, les comédies familiales sans ambition, les oeuvres avec un propos politique de surface, Sam de Yan England, on montre qu'on a bien du potentiel dans la technique et qu'on en fait pas grand chose, ou du moins qu'on pourrait faire bien mieux. Notre scène de courts-métrages et des figures montantes derrière la caméra comme Pascal Plante ou Monia Chokri donnent pourtant de l'espoir (même si Babysitter a l'air de s'être fait ramassé à Sundance), et à cette liste je rajouterais humblement Maxime Desruisseaux et son nouveau La guerre nuptiale - ce qui me rappelle que je dois aussi voir son Harry: Portrait d'un détective privé.
C'est le genre de film qui parait si facile à faire mais qui a du demander un travail monstre, surtout au niveau du montage; devoir créer chaque plan avec les split-screens tout en construisant un rythme de dialogue organique entre 7 ou 8 acteurs qui ne se sont jamais vu sur le plateau a du être un vrai travail d'orfèvre. J'ai crains au début à une overdose rapide de la gimmick, mais le film trouve le moyen de se renouveler périodiquement pour amener un vent de fraîcheur bienvenu. Certains personnages deviennent cependant plus anecdotiques au fur et à mesure que l'intrigue avance, notamment le Docteur qui n'a presque plus de dialogues vers la fin. L'explication est venue lors du QnA, lorsque le réalisateur a affirmé qu'il y a eu une grosse réécriture du scénario en plein milieu du projet, changeant tellement la base du film que certains acteurs ont fait leur dialogues avant même que l'intrigue des intraterrestres voit le jour. Avoir cette information en tête en pensant au film le rend encore plus impressionant - le tournage devait être un bon moment, la post-prod devait être un marathon.
Peut-être que La guerre nuptiale ne sera pas au goût de tous - les personnes avec qui je suis allé le voir n'ont pas été très receptives à sa proposition formelle radicale, ce que je comprends complètement. Je trouve ça pourtant inspirant de voir un film avec autant d'idées et de sincérité. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, son statut de curiosité filmique est indéniable, et dans mon livre à moi cette curiosité a ben de la gueule.
(J'ai beaucoup d'autres trucs à dire dessus, mais ce sera pour plus tard - Letterboxd c'est bien mais j'aimerais lui rendre justice en faisant quelque chose d'un peu plus construit haha)
EDIT: je rajoute un lien vers un article que j'ai écris pour le site Cinémaniak. dans lequel je vais plus loin dans ma critique du film! J'y parle de l'esthétique plus en profondeur, et mentionne certaines de ses influences.